LA CHEVELURE / (Longaulnay)
Il y a bien, ailleurs, des cascades ainsi dénommées, mais ici, pas de cascade. Alors le souvenir d'une légende ou de la Gaule chevelue ?
Mais trêve d'hypothèses et de fantaisie : procédons avec méthode. Une recherche sérieuse en toponymie doit commencer par le Dictionnaire topographique du département concerné. Celui d'Ille-et-Vilaine, dont la réalisation avait été confiée à l'abbé Bossard, n'a jamais été achevé ni édité ; heureusement il en reste un manuscrit conservé aux Archives départementales ; voici ce qu'il nous dit sur cette Chevelure :
Chevelure (La), h. commune de Longaulnay. - Mesterie de
la Cheverue 1504 (arch. de la L.I. B 2093).
La Chevelure serait donc une ancienne Cheverue.
Ce toponyme est connu ailleurs comme l'association de chave,
qui, en langue d'oïl, signifie « creux » (cavu, latin cavus), et de « rue », qui
désigne un « chemin rural » (ruga,
latin ruga) : une Cheverue, c'est un chemin creux. Les
« Rue Chèvre » ou « Chèvre rue », assez fréquentes, en sont
d'autres variantes.
Comme la prononciation du [r]
était roulée, c'est-à-dire assez proche de celle du [l], on comprend que de Chèverue le parler populaire
passe facilement à Chèvelure, assimilé ensuite au nom commun
« chevelure », avec lequel il n'a finalement rien à voir.